14 mai 2010- BRM 400 de Râches
Le proverbe dit de faire ce qui me plaît en mai et ce qui va me plaire ce week end c'est de faire mon premier 400. Une fois encore j'ai décidé de "m'expatrier" car je n'ai pas trouvé de 400 à ma convenance en région parisienne ou en normandie partant à cette époque. Il y en a bien quelque uns mais au mois de juin mais à cette époque j'aurai le 600 comme objectif.
Donc pour voir un peu de pays et découvrir de nouvelles routes j'ai décidé de m'aligner sur le 400 de Râches dans le nord et je peux même utiliser le mot expatrier car on ira faire un petit tour en Belgique d'après la feuille de route. Comme son nom l'indique ce BRM de Râches partira d'Allennes les marais à 25km de là. J'arrive tranquillement la veille pour repérer le lieu du départ ainsi que les premiers km et je fais bien. En effet le GPS m'amène tout droit dans une rue résidentielle pleine de pavillons et je vérifie 2 fois si je ne me suis pas trompé. J'ai l'impression que l'on va partir directement de chez l'habitant mais après tout pourquoi pas car sur le 300 de Grenoble le départ c'était fait dans la rue sous un abris de bus.
Avant de prendre mes quartiers de nuit je vais parcourir les 25 premiers km jusqu'à Râches et finalement cela ne sera pas plus mal. En effet il y avait 2 pièges ou les numéros de route sur les panneaux ne correspondaient plus à la feuille de route et cela me servira le lendemain.
Je me rend ensuite à Merignies ou je vais planter ma tente au camping municipal. Encore un investissement de ces derniers temps mais celui ci sera vite amorti par rapport aux prix des hôtels surtout pour les quelques portions de nuit ou je vais dormir. Je surprend le gérant du camping en lui annonçant mon programme du week end et comme il doit être absent le dimanche et que je ne sais pas à qu'elle heure je vais émerger on se donne rendez vous un peu plus tard lorsque je serai installé et restauré. L'installation se passe bien, les nouvelles tentes se dépliant beaucoup plus vite qu'elles ne se replient, et je pars à la recherche d'un plat de pâtes.
Je commence par Mons en pévèle ou se déroula une célèbre Bataille mais je ne trouve rien et je poursuis mes recherches. Je trouverais finalement une pizzeria un peu après Moncheaux et qui dit pizerria dit restaurant italien donc des pâtes. Je ne serai pas déçu de la plâtrée car le garçon arrive avec une énorme assiette qui déborde de tous les côtés. En fait je m'apercevrai plus tard que tous les plats sont servis ainsi.
Une fois restauré je rentre me coucher et en repassant à Mons en pévèle je vois un petit chemin qui traverse un champ et je m'y aventure. En voiture j'ai du mal à dépasser les 20km/h tellement çà fait du bruit et que cela vibre de partout. Un peu de bitume et le secteur continuera un peu plus loin mais sans moi.
Je savais bien que ce nom me disais quelque chose
Ce secteur ne fait que 300mètres mais en regardant le parcours de la course il y en a un de 3km à Mons mais je ne sortirais pas le vélo du coffre
Au dodo en mettant le réveil à 3h45 mais comme d'habitude en de pareilles conditions je serai réveillé avant. Retour à Allenes les marais ou il y a déjà du monde dans la rue qui se demande si c'est bien ici.
Les préparatifs commencent et finalement la porte de la maison s'ouvre pour récupérer les cartes de route. Le gars nous dit qu'il doit prendre la route après et sur le coup on ne fait pas attention.
Il est 5h et nous pouvons désormais nous élancer. Il fait encore nuit mais plus pour très longtemps. Un petit groupe se forme et dès le départ je perd une barquettes de pâtes de fruit qui s'est échappé de la sacoche ouverte Dans le groupe je suis surpris de voir 2 gars sans casques ni gilets fluos et en plus habitués tout en noir
Cela part doucement à environ 20 22 km/h. Comme je n'ai aucune idée du rythme à adopter je reste la pour le moment.
Au départ j'ai loupé ufoot du forum des rubans blancs. En fait je recevrai un sms un peu plus tard me disant qu'il est arrivé en retard et qu'on s'est loupé. Je ne le verrai pas de la journée mais il a quand même bouclé le parcours d'après son premier CR sur le forum avant un compte rendu plus détaillé sur son blog lorsqu'il aura récupéré (un peu comme moi qui commence à écrire lundi en fin d'apm).
Je laisse le groupe partir devant pour un moment car le rangement de la sacoche ne va pas et la plaquette de barres de fruit veut toujours sortir faire un tour. Bon je sais j'aurai pu fermer la sacoche mais dans ce cas l'appareil n'est plus accessible.
Je commence un bout de chemin tout seul pour revenir car j'ai pris mon temps donc j'accélère le rythme. Au moment ou je vais rentrer je suis contraint à une nouvelle pause technique cette fois alors que quelques km avant je n'avais pas envie Je vois le groupe de nouveau s'éloigner mais pas pour longtemps car ce sont eux qui feront une pause un peu plus loin et tout sera reconstitué. Je les guide une dernière fois dans Râches et après cela sera fini car mon repérage de la veille s'est arrêté là. Dans le groupe il n'y a pas de locaux. 2 gars de l'oise, 2 gars de Montreuil sur mer, un routier de l'aisne et un autre dont je ne me rappelle plus sa provenance.
La route se poursuit et j'ai du mal à me réchauffer. Mais en regardant le compteur cela n'est pas tout à fait anormal car il indique 1°C alors qu'au départ il faisait 4 fois plus.
Nous approchons de Bouchain et pour une fois nous avons droit à une piste cyclable propre et dont le revêtement est moins granuleux que sur la route. C'est un plaisir de rouler dessus et du coup le rythme va s'accélérer d'un seul coup. les 2 gars sans caques ont décidé de se porter à l'avant et cela commence à embrayer un peu trop vite pour moi. Jusque là le rythme du groupe était parfait et très régulier mais si cela se met à rouler à 27/28 km/h je sais que cela trop rapide pour ce genre de distance.
Je repense à Valex qui m'avait dit que si c'est plat en me mettant dans un groupe à cette allure la je pourrais boucler le parcours assez vite surtout si c'est plat et sans vent. C'est effectivement plat et sans vent pour le moment mais je n'ai pas les capacités de valex et je vise plutôt une moyenne roulante de 22 ou 23km/h.
Finalement à la faveur d'un petit faux plat un peu plus prononcé le rythme va se calmer. Les 2 gars sans casques vont rétrograder et d'un seul coup on le les verra plus. Par contre ils m'ont bien fait mal aux jambes avec leur petite plaisanterie. J'étais à 2 doigts de laisser partir le groupe tout en hésitant à rester seul mais c'est le même dilemme à chaque fois. Du coup je suis maintenant réchauffé et comme la température avoisine maintenant les 7°c je commence à avoir trop chaud avec le Kway. 2 kms plus loin cela retombera à 5° et je n'aurai plus trop chaud.
Petite pause technique et point de situation pour savoir quelle route prendre.
On va continuer jusqu'à Landrecies ou nous faisons notre première pause restauration pour un café et une viennoiserie après les 86 premiers kms.
On commence à enlever quelques couches et j'échange le kway contre le coupe vent de l'ardéchoise. Du coup je serai repéré par le deuxième gars de l'oise, le premier ayant déjà repéré mes bidons un peu plus tôt, qui a participé à toutes les éditions depuis une dizaine d'années sauf celle ou on a eu le coupe vent. Ce coupe vent est magique car à chaque fois il permet de lier connaissance
Dans le groupe il y a des randonneurs avertis ayant déjà bouclé Paris Brest Paris, d'autres ayant essayé mais contraint à l'abandon et des novices comme moi dont un gars qui tout comme moi prenait ces randonneurs pour des cinglés il y a encore moins d'un an et qui s'est décidé au courant de l'été. Finalement le monde des fous est vachement sympa
En discutant de choses et d'autres on en vient au tracé du parcours qu'il a récupéré sur le site de Jean Philippe et il me dit que le gars qui a fait le parcours sur open Runner a fait cela un peu à l'arrache sans calculer l'itinéraire. Et en fait le gars qui a tracé le parcours que Jean Philippe a mis sur son site c'est moi Je l'ai fait effectivement à l'arrache pour avoir une idée du tracé et du profil mais je ne calcule jamais l'itinéraire. J'ai bien essayé au début mais chaque fois que je fais cela sur mes parcours partant de Palaiseau openrunner s'emmêle les pinceaux en m'envoyant sur l'autoroute puis en me faisant faire 3 ou 4 1/2 tours avant de trouver un chemin qui lui convient? j'ai l'impression que lorsqu'il y a trop de routes la bête a du mal et du coup j'ai renoncé à calculer l'itinéraire.
Les km s'enchaînent
Un peu avant le contrôle d'Anor on se fait rattraper par un gars en randonneuse. Sur le coup je ne fais pas attention et j'apprendrais plus loin que c'est le gars qui nous a donné les cartes de route. En fait quand il nous disait qu'il prenait la route personne n'avait compris que c'était pour la faire en vélo avec nous.
Nous arrivons au premier contrôle de la journée à Anor, après120 km, point culminant du département du nord. Nous pointons à 11h 24 avec en gros 2 heures sur la fermeture du contrôle. Pause casse croute pour tout le monde.
Le prochain contrôle doit se trouver 50km plus loin et nous y arriverons à 14h39 soit 3h 1/4 plus tard. Sur ces 3h 1/4 il faut déjà retirer une bonne 1/2 heure de pause à Anor puis ensuite le relief va changer. Jusque là c'était plat et un peu monotone mais j'avais repéré que le profil allait changer.On commence par se prendre des petits coups de culs pas bien méchants mais usants et on commence à faire une première escapade en Belgique. Je suis un peu surpris de passer la frontière car la feuille de route n'en parlait pas à ce moment la. En fait il s'agit d'une première incursion chez nos voisins.
Lors de notre première incursion nous passons par quelques petits raidillons bien sympa et ensuite on va faire du tourisme. A la différence des routes françaises les routes belges ne semblent pas numérotées. La feuille de route indique le nom des villes lieux dits et on cherche un peu. A un moment on croit être bon car on est sur la N99 comme l'indique la feuille de route à la sortie de Macquenoise mais on ne trouvera jamais "loge Wactiaux". En arrivant à Séloigne on fait le point pour s'apercvoir qu'on s'éloigne du parcours
Lorsque j'avais tracé le parcours sous open runner je m'étais déjà paumé dans ce coin là. On va repartir vers le sud et on se fait rattraper par un participant au vélo orange qui nous suit de loin et qui s'est fait avoir aussi.
On repars pour quelques kms avant un prochain carrefour en pleine nature ou pas grand chose n'est indiqué. En sortant les cartes on s'aperçoit que Riezes serait juste à côté de Nimelette prochaine ville sur la feuille de route.
En s'attardant un peu on voit arriver un cycliste et pour plaisanter quelqu'un lui demande le chemin mais c'est notre gars au vélo orange On se dit que cela pourrait être pire si on s'était retrouvé ici de nuit.
par contre le paysage vaut le détour
Un nouveau carrefour quelques kms plus loin et nouveau stop. Le panneau indiquant Riezes se trouve en fait caché derrière nous et d'où nous arrivions il aurait fallu un rétroviseur pour le voir.
On arrive finalement à Riezes que l'on traverse rapidement et à la fin du village nouveau carrefour sans panneau
On va frapper chez l'habitant et un vieux monsieur nous renseigne. Vous revenez sur vos pas puis un peu à gauche puis un peu à droite (c'est ce que l'on fait depuis 15km) et après il y a le choix entre une route de cyclo cross ou cela peut passer en vélo ou une route sur la gauche.
On revient sur nos pas en dans le village on rencontre une charmante demoiselle. On se renseigne mais elle n'est pas du coin.
On va finalement voir un tout petit panneau avec marqué "rue de nimelette" qui se trouvait sur une route à notre gauche dans le sens ou nous étions au premier passage mais à une vingtaine de mètres du carrefour pour qu'on ne puisse pas le voir.
On se retrouve finalement au carrefour et on hésite à prendre les restes de route caillouteuse. En effet si on se trompe c'est bien du 15% pour remonter mais on se lancera quand même.
En bas on retombe sur une route plus importante mais toujours pas de Nimelette Mais comme on voit un panneau Rocroi on oublie Nimelette qu'on ne verra jamais. A Rocroi on retrouve notre gars au vélo orange qui est tout surpris de nous voir
On est maintenant revenu en France et on s'approche du prochain contrôle. Mais nous sommes maintenant dans les Ardennes et on va vite s'en apercevoir. On commence par une super descente qui n'en finit pas. Elle fait bien 5km voir plus et on se dit qu'il vaut mieux la prendre dans ce sens tout en espérant que l'autre versant ne sera pas pareil car on va dans un trou. L'autre versant sera moins long, environ 3km, mais il commence par du 10% avant de se calmer à 7% pour le reste de la montée. Au sommet on redescend sur les mazures ou se trouve le contrôle.
Au début, alors que je ne connaissais rien aux BRM, je me disais que cela n'était pas un problème de tenir la moyenne de 15km/h pauses comprises. Mais finalement il suffit d'un relief accidenté et de se perdre un peu et on a vite fait de se faire avoir. Même si ce BRM ne servira a rien pour le paris Brest de l'an prochain il permet d'emmagasiner ce genre d'expérience.
Le contrôle ou nous pointons
Les 4 costauds du groupe sont arrivés un peu avant et comme la patronne ne faisait pas de sandwichs elle nous fait des pâtes Le temps que cela chauffe et que l'on mange on repartira du contrôle une heure avant la fermeture mais il vaut mieux manger car on n'a pas encore atteind la mi parcours. lors de la pause j'avais anticipé pour souhaiter une bonne route à cricri qui s'élance sur son 400 à 16h et je lui avais dit que j'étais à peu près à mi parcours. Vu le relief j'aurai du me taire car comme je lui enverrai d'autres sms un peu plus tard en lui disant ou j'en suis il a du se dire que sur la deuxième moitié je n'allais pas bien vite Entre temps il me répond au premier sms et m'annonce qu'il devrait se prendre la pluie.
Durant la pause le vélo orange nous a rejoins mais il n'est pas resté. On le reverra un peu plus tard sur la route.
Quelques petits coup de culs plus tard on se refait une très longue descente en s'attendant au pire. On va se retrouver le long de la vallée de la meuse mais je n'arrive pas à prendre de belles photos car il y a toujours des arbres au mauvais endroit. On va la longer jusqu'à Monthermé
Après le pont on va tourner à gauche pour sortir de cette superbe vallée et s'apercevoir qu'elle est encore plus encaissée que ce que je ne pensais. Au début j'aurai pu prendre de belles photos mais la pente était trop raide pour que je dégaine et je n'ai pas voulu m'arrêter. On va monter pendant environ 5km au début entre 8 et 10% avant de revenir à environ 5%.
Quand on croit que c'est fini au détour d'un virage on découvre une nouvelle rampe et ca continue encore et encore.
En plus en se rapprochant du sommet on reprend le vent car j'avais oublié de vous dire qu'il s'était levé en fin de matinée, pas trop fort mais quand même usant et mal placé pour le retour car nord ouest. Quelques faux plats plus tard après une "énième" descente et une "énième plus une" montée on arrive à Hargnies pour le prochain contrôle. Il est déjà 17h et nous en sommes à 12h de route pour 200km sur la feuille de route et 220 au compteur.
Dans hargnies nous retrouvons l'organisateur du départ avec sa randonneuse qui vient d'avoir un soucis mécanique avec sa roue libre qui n'accroche plus. Il est en train de se renseigner pour pouvoir rentrer en train et il n'y a pas grand chose dans le coin à l'endroit le plus éloigne du point de départ
Nous sommes allés au coeur du village mais le seul commerce ouvert à cet endroit n'a pas de tampon et nous devons revenir sur nos pas pour aller chercher un troquet sur une place. Rien de bien grave si ce n'est que nous devons redescendre pour remonter après
Nous pointons vite et nous ne nous attardons pas. Quelques photos tout de même.
C'est reparti par une montée bien entendu suivi d'une descente puis une montée puis ... puis une très longue descente jusqu'à ce que l'on retrouve la meuse donc au fond d'un trou d'où il faudra ressortir
A ce moment je pense à Cigogne, un lecteur du blog, qui aime bien faire des sorties dromadaires comme il dit. La il serait servi
Nous avons donc retrouvé la meuse à Vireux wallerand et nous allons repartir en belgique.
Cette fois j'ai le temps de prendre la meuse mais au moment ou je dégaine une voiture vient se garer juste devant
Le groupe s'est coupé en 2 dans les côtes. Les 4 costauds devant et on est trois derrière.
A un moment on entend du bruit et une petite dame arrive et nous double avec un grand sourire aux lèvres toute contente d'elle
Une fois son sprint fini elle se range sur le côté et nous laisse passer. Le vélo électrique a bien chauffé sur le coup mais il ne tient pas la distance
Au début je m'étais demandé pourquoi la feuille de route n'indiquait aucun numéro de route sur la portion belge. En fait car il n'y a rien de marqué. Donc on va encore faire un détour car on arrive bien jusqu'à "Matagne la petite" mais après plus aucune trace de "Matagne la grande". Par contre comme on voit un panneau Philippeville ou a lieu le prochain contrôle on y va mais on fera encore un détour pour rien. A un moment on va se retrouver sur une route en tape cul faite de plaques de béton collées les unes aux autres. c'est un peu comme une portion de l'autoroute A6 au sud de l'essonne pour ceux qui connaissent et on rebondit tous les 20m
On retrouve ensuite une route plus carrossable mais fréquentée par les voitures et on va se prendre un méchant faux plat suivi d'une côte dans une ligne droite de pres de 10km
On arrive finalement à Philippeville pour un nouveau pointage. Nous faisons halte dans un restaurant style kebbab mais rien ne me tente pour manger. Je demande un sandwich à tout hasard et je peux en avoir un. Par contre à ce moment de la journée je n'arrive à en avaler que la moitié alors qu'il faut que je mange. Et c'est la que je dis merci au forum des rubans blancs ou récemment un fil avait été ouvert concernant l'alimentation sur ce genre de brevet. Parmi les quelques suggestions je n'avais pas retenu l'aligot avec le réchaud à gaz ( qui parait il est plus simple que d'aller chercher son bois en forêt) mais j'avais du coup emporté quelques riz au lait qui ont bien été ingurgités à ce moment du parcours puisque le sandwich ne voulait plus passer. J'avais aussi du pain d'épices qui ne m'a servi à rien.
Pendant que je sortais avec mon sandwich une bande de jeunes à l'entrée du resto me dit qu'il vaudrait mieux l'accompagner avec une bière locale (je leur ai fait répéter 3 fois le nom mais je ne m'en souviens toujours pas) mais je leur dit que cela ne serait pas judicieux car on a encore de la route à faire. Lorsque je leur annonce qu'il reste 160km ils me disent "en effet" mais ils ne m'ont pas demandé ce que l'on avait fait jusque là
A cet endroit le groupe va perdre une unité car un des 2 gars de montreuil a du mal en montée et à un point à l'estomac ou quelque part par la. Comme il s'est fait opérer des intestins l'année dernière il préfère s'arrêter là et se met en quête d'un hôtel mais il n'y a qu'un 4 étoiles et il est plein. On apprendra un peu plus tard par son collègue qu'il n'a rien trouvé et que sa femme a pris la route pour le récupérer. En plus à cet endroit le portable français ne passe plus sauf abaonnement spécifique.
Bien qu'il fasse encore jour je commence à m'équiper pour la nuit car cela se rafraichit. On reprend la route avec moins d'une heure d'avance sur la fermeture du contrôle (on a fait une longue pause) mais on va vite s'arrêter de nouveau au milieu d'un champ d'éoliennes à cause d'un clou qui nous attendait sur la route. Quand ça veut pas ça veut pas.
Encore des montées et des descentes et des absences de panneaux après chaque village et nous sommes pressés de sortir de Belgique.
A un moment pas trop loin de la frontière alors que le jour commence à se coucher au hasard d'une énième côte je suis à l'arrière du groupe comme une fois sur 2. Je ne sais pas ce qui leur prend devant mais au sommet ils embrayent comme des malades. Le gars avec moi y va tout de suite au moment ou je m'apprête à manger un gel. J'ai rien compris et si je veux rentrer il faut que je me mette à plus de 40km/h et je dis basta en gueulant. La nuit commence à tomber et me voila seul dans la nature. En plus ma cateye vient de me lâcher et je n'ai plus que la frontale. J'y vais régulièrement en me disant que je les reverrai peut être au contrôle suivant à 20km de là et c'est ce qui se passe en arrivant à Solre le chateau ou nous pointons à 22h. Un petit coca pour reprendre des forces et je fais le plein de bidons en remettant de la poudre magique dedans. Comme l'alimentation liquide a l'air de mieux passer que le solide j'en profite.
Il reste encore 120km théorique mais le plus dur est derrière nous. En plus le vent est tombé avec la nuit donc il ne nous gênera plus. A ce moment le compteur indique 3000m de dénivelé mais tout a été concentré en l'espace de 150km environ.
Nous décidons de rentrer tous ensembles. Un peu avant le dernier contrôle le compteur a décidé qu'après 311km il en avait fait assez et il ne donne plus de signe de vie. Au contrôle à Bavay lorsque j'essaierai de le remettre en route il s'eteindra définitivement. D'habitude il m'arrive souvent de tomber en rade de compteur lors de l'ardéchoise mais cette année il semblerait que j'ai un peu d'avance sur la durée de vie des piles
A Bavay tout est fermé à 23h50 et nous ne pouvons pas pointer. Heureusement qu'un des gars du groupe avait prévu le coup et qu'il a une carte postale sur lui et nous faisons un courrier collectif. Encore une chose d'apprise sur ce genre de brevet. partir avec des cartes postales au cas ou ...
C'est parti pour la dernière étape avec quelques arrêts pour chercher le parcours car la route numérotée qui nous intéresse disparaît d'un seul coup pour fusionner avec une route "ennemie" le temps de quelques kms. On a bien des cartes mais il n'y a pas marqué "vous êtes ici" et personne ne connaît le coin. Pendant cette pause à l'insu de notre plein gré on se fait doubler par une voiture qui roule comme un malade sans aucune lumières. Lorsqu'on va reprendre la route un peu plus tard on le retrouvera toujours tout feux éteints garé arrêté en plein milieu de la route en pleine campagne. A partir de Bouchain la feuille de route devient moins précise car on revient sur nos pas par rapport à ce matin (ou hier matin). On reprend la piste cyclable de l'aller et cette fois nous savons qu'elle est bien praticable car sinon en pleine nuit j'aurai préféré rester sur la route.
On va encore se reperdre un peu sur la fin, sinon ce n'est pas marrant, mais on arrivera finalement au bon port à 5h du matin soit 24h plus tard.
A la fin de ce compte rendu je m'aperçois que je ne vous ai pas parlé de mes jambes et c'est la bonne surprise de la journée. J'arrive frais comme un gardon juste l'épaule droite un peu endolorie mais pas un mal aux jambes ni ailleurs et aucun coup de moins bien de la journée. Juste quelques baillements dans la dernière 1/2 heure alors que cela faisait des années que je n'avais pas fait de nuit blanche et quand je les faisais je ne faisais pas du vélo toute la journée
Bilan :
429 km au compteur de mes compagnons
24h de route
Dénivelé de 3000m à 120km de l'arrivée
Profil