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Le blog de Bruno

11 juillet 2009- Ventoux Masters Series

14 Juillet 2009 , Rédigé par Bruno Publié dans #Saison2009

C'est aujourd'hui le jour du dernier grand objectif de la saison avec ma première ascension du Mont Ventoux à vélo. La dernière fois que j'étais allé sur les lieux c'était en juillet 1987 le jour ou Jean François BERNARD avait gagné l'étape du tour de france  contre la montre depuis Carpentras pour s'emparer du maillot jaune au sommet,  maillot qu'il perdit le lendemain. A l'époque je me rappelle que je ne m'étais pas positionné au sommet mais dans la forêt car les pourcentages y étant plus élevés je pourrais les voir en baver. Ces souvenirs du parcours remontent donc à plus de 20 ans et je vais partir sans aucun repères. Je connais seulement la distance totale ainsi qu'un aperçu du profil que j'ai repéré sur internet pour voir ou se trouvaient les gros pourcentages. Une reconnaissance préalable en voiture m'aurait fait du bien mais le talus ne se trouvait hélas pas sur ma route du vendredi. Lorsque j'avais gravis le Galibier et l'Isoard  j'avais repéré les lieux auparavant lors de congés dans le coin ou un passage la veille et cela m'avait été bien utile mais la je partirais donc à la découverte.

Réveil vers 5h30 et départ vers 6h depuis St victor la coste (http://www.saintvictorlacoste.com/) joli petit village du gard ou je passais la nuit chez un oncle. Je vais commencer par une soixantaine de km avec une superbe vue du lever de soleil sur fond de Ventoux qui va grossir petit à petit au fil des km. Je repense à certains articles de "Petit" qui emprunte  de temps en temps ces routes au petit matin.


Je passe par des routes que j'ai du emprunter en vélo lorsque j'habitais Avignon mais je ne reconnais plus grand chose.
J'arrive un peu après 7h à Bedoin ou Petit et son père Dominique sont déjà là. Je vais récupérer mon paquetage constitué du dossard, un coup de chance j'ai le 60 qui correspondait à mon numéro de famille lorsque j'étais étudiant, ma fiche de pointage et ma puce. Pour la puce, celle qui m'était réservée est HS ainsi que la deuxième que l'on essaie de me donner. Je vais donc récupérer la dernière.
Derniers préparatifs et discussions avec les amis du forum avant le regroupement général pour la photo d'avant le départ seul et unique moment ou tous les participants sont regroupés.


Les fauves sont lachés à 8h et on s'élance tous tranquillement sans forcer l'allure. Petit doit aussi rouler tranquillement mais je le vois déjà s'éloigner à l'avant. Je vais laisser partir le gros du paquet et on forme un petit grupetto de bras cassés à l'arrière De toute façon on n'est pas pressé.
C'est parti pour la première montée. Je ne sais pas du tout combien de temps je vais pouvoir mettre. J'essaye de m'étalonner par rapport aux temps des forumeurs de l'ardechoise avec qui j'ai roulé et qui montent à peu près comme moi et qui ont mis entre 2h et 2h30 selon les versants. Je ne compte bien sur pas les 2 petits qui veulent commencer tranquillement en 1h45 environ.
Ça commence tranquillement par des pentes à 5% jusqu'à St estèphe ou je sais que cela va se redresser. Dans le fameux virage je double un des 2 vélos couchés et je passe définitivement le triple plateau pour bientôt mettre tout à gauche. Le compteur indique régulièrement plus de 10% voir plus dans les virages et c'est ce que je me rapellais sur le profil. Les groupes de niveau se forment et les vélos couchés me repassent et montent un peu devant moi. pour le moment ca va bien à part un point de côté qui commencent à se faire sentir. Il faut dire qu'on est parti à froid et un petit échauffement sur le plat ne m'aurait pas fait de mal mais il aurait fallu arriver et se lver encore plus tôt.
Premiers éclairssissements de la forêt et on apercoit l'émetteur au loin dans un passage à découvert. Un peu plus loin je reconnais l'endroit ou je m'étais positionné pour voir passer le tour mais cette fois si c'est moi qui en bave. Une voiture me double et je lui fais signe. elle s'arrête un peu plus loin et moi aussi pour dire bonjour à ma maman qui vient d'arriver.
On s'approche du chalet et j'entends du bruit derrière moi. Un chien est à mes trousses et commence à me rattraper. Il ne manquait plus que cela Il arrive à ma hauteur et je ne sais pas comment il va réagir mais il passe et continue son chemin. Il est suivi de près par 2 cyclos dont un qui doit être son maître et ils font la montée ensemble. Ça va que c'est encore tôt le matin et qu'il n'y a personne qui redescend car un peu plus tard cela pourrait être beaucoup plus dangereux. J'arrive au chalet en à peu près 1h35.
La pente se radoucit un peu et il y a un tout petit vent mais qui va globalement nous pousser. Je me rappelle des conseils de Dominique sur ces passages avec le vent. Faire le gros dos en essayant de se mettre dans la roue d'un grand dans les mauvais passage puis attendre le prochain virage avant de tout lâcher lorsque qu'on est vent de dos.

Les premiers concurrents commencent à redescendre et un des premiers que je vois est Petit que je croise après 1h45. Il sera suivi de près par Dominique en 4ème position.
Je rattrape 2 belges qui se mettent dans ma roue et même un peu trop près car à un moment alors que je me met en danseuse j'entends un cri et un grognement derrière. En me dressant sur les pédales j'ai marqué un petit temps d'arrêt et j'ai failli l'envoyer en l'air à l'insu de mon plein gré et je m'excuse auprès de lui.
Le sommet se rapproche et les photographes nous attendent

Au col des tempêtes


Juste avant le dernier virage. Le vélo n'est pas très en ligne et il est temps que cela se termine.


Et au sommet


C'est fini pour la première montée avec un temps de 2h15 et je suis globalement satisfait. A part un point de côté et un mal au dos à un moment les sensations étaient bonnes.

Voila maintenant le temps de la descente que j'aborde tranquillement vu mes talents. La aussi une reconnaissance n'aurait pas fait de mal car une bonne connaissance du terrain m'aurait permis d'économiser les patins et de me faire plus plaisir notamment dans la forêt ou avec un bon poisson pilote il doit être possible de tout lâcher. par contre aujourd'hui il faillait tout de même être prudent car il y a plein de cyclos qui montent pas toujours droit d'ailleurs et aussi plein de voitures qui les doublent. J'en ai croisé une au détour d'un virage d'ailleurs et cet abruti n'a absolument pas ralenti. Sur la fin je suis arrêté par un camping car car mais il me laissera rapidement passer et je rejoins Bédoin pour un ravitaillement avant de recommencer.

Pour la deuxième montée je vise à peu près 2h30. Maintenant j'ai un peu plus de repères et j'ai remarqué quelques endroits ou la pente est moins raide et ou je pourrais récupérer un peu. Au début de la montée je me fais doubler sur les portions à 5%  par 2 gars qui embraient un peu et j'ai comme l'impression qu'ils en font un peu trop et que je vais les reprendre un peu plus loin. en attentant je me fais passer par un, ou plutôt plusieurs, groupes de belges qui ont plein de voitures d'assistance et de fan club qui les attendent régulièrement pour les encourager avant de repartir pour recommencer un peu plus loin. En arrivant au début des gros pourcentages les derniers belges me dépassent et je remarquent des gros braquets bien qu'ils soient tout à gauche. A mon avis je devrais en reprendre quelques uns avant la fin. Sur cette deuxième montée il fait beaucoup plus chaud et je sens que cela va être plus dur. j'attends les endroits que j'avais remarqué un peu moins durs pour pouvoir attraper le bidon car pour le moment je suis accroché au guidon et je peux rien lâcher.
Je commence a rattraper progressivement un des 2 belges au grand braquet et un pu plus haut un des 2 gars de tout a l'heure qui faisaient les malins. Celui la est en équilibre et monte en travers de la route à la limite de la chute. je commence à m'inquiéter pour lui car je crois qu'il va faire un malaise. Il va s'arrêter un peu plus haut et je demande des nouvelles en passant mais ça a l'air d'aller et il a une voiture d'assistance pour le ravitailler. J'ai de plus en plus soif et la pente ne baisse toujours pas bien que dans mes souvenirs j'aurai déjà du avoir un moment de répis. Et a chaque fois que je regarde le compteur cet abruti m'indique un pourcentage de 12 ou 14% comme pour me casser le moral.

A un moment je n'en peu plus et je stoppe d'un coup à l'ombre d'un arbre pour pouvoir boire un coup tranquillement et récupérer. Un des participants me rattrape et il a l'air d'en chier autant que moi. Le belge défaillant me repasse et à l'air d'aller un peu mieux. Après cette petite pause je repars en commençant par redescendre pour pouvoir mettre les pédales avant de me remettre dans le bon sens. A cet endroit j'avais pas le choix car vu la pente je pouvais pas repartir autrement et j'étais obligé de m'arrêter la si je voulais être a l'ombre. Je repars au même rythme que l'autre participant qui est 100m devant moi. Les autres belges ne sont pas mieux et il y en a même un qui s'accroche à sa voiture pour monter. en plus c'est dangereux car la voiture est quasiment arrêtée au milieu de la route dans les virages alors que les cyclos descendent à un bon rythme.
Le belge défaillant fait une nouvelle pause mais cette fois je crois bien qu'il s'arrete définitivement pour monter dans sa voiture car je ne le reverrai plus. Un peu avant le chalet alors que le compteur me nargue toujours et que le replat n'arrive toujours pas je suis stoppé net en plein effort par une crampe à la cuisse droite. Impossible de continuer et je m'arrête pour une nouvelle pause. Heureusement qu'il n'y avait personne dans ma roue à cet instant. Il faut que je fasse des étirements mais compte tenu de ma grande souplesse il faut que je trouve un arbre ou un poteau pour m'appuyer car je suis incapable de m'étirer la cuisse en étant en appui sur une jambe sans me casser la figure

Ça finit par passer et j'arrive à repartir. En sortant de la forêt je sens d'un seul coup une bouffée d'air frais  qui me fait le plus grand bien puis j'atteins le chalet reynard ou je fais une halte à la boutique pour remplir les bidons.
Je me dis que maintenant le plus dur est fait et que je vais monter tranquillement pour en finir. Je reste d'ailleurs cette fois tout à gauche alors que sur la première montée j'avais remis le 23. J'ai entre temps décidé que je ne tenterais pas la troisième montée qui me semble hors de portée.
500m après le chalet me voici de nouveau contrant à un arrêt brutal et net car en l'espace de 5m j'ai une crampe simultanée aux deux triceps et je suis incapable de m'appuyer sur le guidon.  Je m'arrête et j'ai les muscles à la fois tétanisés durs comme du bois en en même temps tremblants. petit massage et nouvelle pause en attendant que cela passe car si je peux pas appuyer sur le guidon ca va pas être facile d'arriver la haut.

Petite photo de l'objectif à atteindre en attendant.


Je repars frais et dispo ou presque car 500m après alors que je monte assis je suis cette fois pris par une crampe à l'arrière de la cuisse gauche. Nouvelle pause. Je traverse la route et je m'assois sur la rambarde de l'autre côté de la route en regardant passer les vélos qui montent; je remarque d'ailleurs un autre gars qui a quasiment le même vélo que moi et qui a l'air d'en chier autant. je l'encourage mais il n' pas l'air de comprendre. Je verrais plus tard que c'est encore un belge qui s'arrête régulièrement tous les km auprès de sa voiture d'assistance pour récupérer.
Je regarde la montre et je me dis que je m'accorde une pause jusqu'à 13h20 avant de repartir. De toute façon pour le chrono c'est foutu mais il faut que j'arrive la haut même si je dois y passer l'après midi.
A l'heure dite je reprend la route pour cette fois un long parcours d'environ 1km avant d'être surpris par une nouvelle crampe cette fois ci à la cuisse droite alors que j'étais en danseuse.
Cette fois ci pas de rembarde pour m'assoir alors je fais des étirements en prenant appui sur les poteaux marquant la route lorsqu'elle est enneigée.

Je vais monter comme cela comme je peux mais en changeant cette fois de taquetique et en m'arrêtant volontairement tous les kms pour récupérer avant d'être surpris par une crampe.
Entre chaque arrêt je croise mes 2 belges dont celui qui a le même vélo que moi qui ont adopté la même technique bien que je ne sais pas s'ils ont des crampes.

Je repasse devant les mêmes photographes que tout a l'heure mais en étant beaucoup moins frais.




J'arrive finalement à atteindre le sommet vers les 14h15 alors qu'à 13h20 j'étais 1km au dessus du chalet reynard
Si la première montée c'est faite en 2h15 la deuxième a nécessité une heure de plus pour s'effectuer en 3h15 alors que je visais 2h30. Par contre si je retire tous les arrêts le temps de montée est finalement de 2h35 car dans les moment ou je n'avais pas de crampes les jambes répondaient tout de même assez bien ce qui me laissera plein de regrets à la fin Comme pleins d'autres j'ai été vaincu par le talus mais ça me gave de m'incliner dans ces conditions sans être vraiment fatigué. Si j'ai eu des crampes comme cela c'est que j'étais quand même limite physiquement mais j'aurais préféré avoir un bon mal de jambes classique plutôt que d'être foudroyé de la sorte tous les km sans autre possibilité que de m'arrêter net pour ne pas tomber.

Avant de redescendre j'en profite pour bien récupérer afin d'être lucide pour rentrer sur Bédoin.


Vu l'heure petit ne devrait pas tarder à boucler sa 3ème montée et je l'attend au sommet dans le dernier virage.


Hélas pour lui il n'est pas au mieux bien que premier à ce moment mais il dort sur le vélo car son tout petit a été malade et a empêché tout le monde de dormir. J'ai de la peine pour lui car c'était un de ses grands objectifs et il doit aussi s'incliner à l'insu de son plein gré.

Un dernier plaisr dans la dernière descente ou si je ne fais pas une plus grande pointe de vitesse que dans la première (seulement 67km/h) je me fais beaucoup plus plaisir. Au moins dans ce domaine j'ai progressé et sur la troisième au quatrième descente j'aurais été très bien







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J
Salut Bruno, Bravo, tu n'as pas beaucoup d'expérience en montagne, et au Ventoux c'est particulier. Lors de ma tentative de la Bicinglette fin juin, j'ai été victime de plusieurs choses, d'abord du manque de sommeil les nuits pécédentes, - déjà là tu peux perdre 50% de forces de réserves nécessaires-, ensuite de la salade de Bédouin car la laitue et la sauce ne sont pas ben passées et l'arrêt a été trop prolongé presque 1h 1/2, donc pour la 4è montée j'ai eu mal au ventre, après je me suis assoupi au bistrot du Chalet Reynard = accumulation de retard, de Malaucène pour la 5è montée j'ai trouvé les rampes pour accéder au mont Serein bien longues, alors que la fin avec les lacets me convient mieux, et surtout l'orage grondant et la nuit arrivant j'ai préféré renoncé aussi à cause de la nuit. La montagne peut être dangereuse.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> http://nature-et-sports-randos-puys-et-grands-monts-limousin.over-blog.com/<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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C
juste pour ma gouverne, au cas où c'est combien d'euro l'inscription à la grimpée du talus ?
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B
<br /> Je sais plus, j'ai fait le cheque et j'ai oublié de suite. Je vais faire des recherches et je te tiens au courant<br /> <br /> <br />
L
Pour une première tu peux être sur que c'est une réussite ! Grimper deux fois de suite le Ventoux n'est pas donné à tout le monde, repense donc aux belges qui t'ont accompagné.Pour les crampes c'est malheureusement normal qu'elles soient arrivées avant que tu ne sois fatigué. Tu n'as pas l'habitude de la haute montagne et les muscles ne travaillent pas de la même façon.Maintenant que tu connais le "Talus", il va falloir que tu tentes la passe de 3 l'année prochaine, non ?
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B
<br /> Pour l'année prochaine on verra selon le calendrier car j'essaye de me faire une cyclo de montagne tous les ans en plus de l'ardéchoise. J'en ferais bien plus mais hélas ce n'est pas la porte à<br /> côté. Cette année ca tombait pile poil avec le bapteme de ma nièce le lendemain à Marseille donc il fallait que je sois dans la région.<br /> <br /> <br />
C
Quand je pense que tu écris "Comme pleins d'autres j'ai été vaincu par le talus" alors que tu y es monté 2 fois de suite, je ne peux que ne pas être d'accord et m'incliner devant toi, plein d'admiration UN GRAND COUP DE CHAPEAU
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B
<br /> Après reflexion il vaut peut être mieux monter 2 fois en ne faisant que cela qu'une seule fois à la fin de l'Etape du tout par exemple avec les petits amuse gueules sur les 150km du parcours<br /> d'echauffement<br /> <br /> <br />