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PBP De St Quentin à Mortagne
Cinq, quatre, trois, deux, un et c'est parti
mais on reste à l'arrêt
En effet on est plutôt vers la fin de la vague et il faut encore attendre quelques secondes avant de commencer à rouler doucement autour du rond point puis à travers une haie de spectateurs nous souhaitant bon voyage. Grand moment d'émotion à cet instant avec quasiment les larmes qui montent aux yeux à l'insu de mon plein gré.
"Ca y est tu es parti ..."
Je laisse filer Valex à l'avant pour qu'il rejoigne Cricri. Connaissant bien mon diésel je sais qu'il ne sera pas chaud avant environ 80km et qu'il n'aime pas les départs rapides donc comme j'ai déjà quelques minutes de retard sur eux je les laisse partir en espérant les revoir un peu plus tard.
Pour le moment je profite du départ avec les spectateurs sur le côté dès qu'il y a un endroit propice ou massés sur les ponts surplombant le parcours
Toute la sortie de St quentin se fera sur une route privatisée avec tous les carrefours bloqués. A chaque carrefour j'ai une pensée pour les automobilistes qui sont bloqués là depuis plusieurs minutes et qui ne doivent pas voir la fin de ce long serpent multicolore. Heureusement pour eux que le départ se fait par vagues car si toute la meute avait été lâchée en même temps ...
Après une quinzaine de kms on commence à se retrouver en campagne et comme d'habitude dès qu'il y a des concentrations de cyclos comme aujourd'hui j'arrive déjà à me retrouver tout seul
.
Pour le moment le vent est de face mais cela ne m'inquiète pas trop car il devrait aller se coucher d'une part et d'autre part renarde nous l'a réservé dans l'autre sens pour la suite.
Le prochain contrôle de ravitaillement, oui je sais je viens à peine de partir et je parle déjà de me ravitailler, est à Mortagne au km140 et je commence déjà à rechercher un endroit pour faire le plein car l'attente au soleil a attaqué les réserves dans les bidons. En plus il fait toujours soleil et chaud donc la première halte se fera au cimetière de jouars qui est heureusement pour moi équipé d'un point d'eau.
Un groupe va me passer lors de l'arrêt et pour une fois que je peux être dans un groupe je vais essayer de repasser devant car le rythme ne me va pas. Je vais avoir du mal à doubler car la première côte se profile et la route est totalement bouchée avant que je n'arrive à me dégager.
Au sommet les premiers photographes sont là.
Un peu plus tard je vais trouver mes premiers compagnons de route constitués de 3 allemands accompagnés d'un ours.
What's the name of the bear?
What's the name of the bear?
Oh the bear
Je vais rester avec eux un bon moment d'abord dans les roues puis en relayant jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent un peu avant Nogent le rotrou vraisemblablement pour enfiler leur gilet fluo.
Je vais bientôt devoir en faire de même et j'ai prévu de m'arrêter à la sortie de la ville sur le plateau après la côte mais environ un km avant alors qu'il y aura un attroupement de cyclos arrêtés j'entend que l'on m'appelle et je stoppe donc ici.
Les appels venaient de Valex qui est ici avec cricri et les gars de l'astcaf.
pause habillage de nuit et installation de la frontale. Si plein de monde est arrêté ici c'est que les habitants du coin de rue proposent de quoi remplir les bidons et j'en profite pour refaire le plein car j'ai de nouveau attaqué les réserves
j'enfourne aussi le dernier sandwichs qui me restait dans la sacoche, les autres ayant été ingurgités pendant l'attente, et je repars avec les copains dans la nuit tombante. Avec tout ça j'ai oublié d'allumer les la lumière à l'arrière de la sacoche et pour ne pas m'arrêter je charge Valex de la manip.
Pour le moment on est sur les faux plats vers Chateauneuf en thymerais sur le même parcours que le BRM300 de Longjumeau et le BRM400 de Maurepas. Un peu plus loin après Tardais il me semble que la route de Senonches va être sur la gauche mais les lumières des gars devant nous vont tout droit donc je me dis que ce n'est pas à ce carrefour. Et c'est juste en passant le carrefour que Cricri voit les flèches à gauche au dernier moment. Comme il y a environ une quarantaine de gars derrière nous pas de mouvement brusque pour aller faire 1/2 tour et nous devrons remonter de nouveau tout le groupe un peu plus tard.
En fait ce groupe roule par à coups tantôt à 20km/h tantôt à 30km/h et cela ne me convient pas donc je pars tout seul devant.
Traversée de Senonches et comme à chaque village depuis le départ tous les habitants sont devant chez eux à nous regarder passer et à nous proposer de quoi remplir les bidons. Je fais de nouveau le plein pour la troisième fois après environ 80km alors que d'habitude je ne bois pratiquement pas (je sais c'est pas bien). La nuit est chaude bien qu'il y ait de l'air.
Longny arrive avec le début des hostilités pour prendre la route menant à Mortagne commençant par un petit coup de cul à environ 10% avant d'enchaîner des bosses à 5% pendant 10km. Bien que mon camp de base normand ne soit pas bien loin, je n'avais découvert cette route que l'année dernière sur le BRM600 de Montigny et la surprise avait été totale. Par contre cette année c'est la cinquième fois que j'y passe depuis le mois d'avril entre mes différents repérages et les BRM empruntant cette portion. J'en profite pour faire le régional de l'étape et annoncer le programme de chaque côte à Cricri et valex.
Et nous voici à Mortagne qui ne constitue qu'un point de ravitaillement à l'aller ou nous arrivons tous ensembles. Je suis le dernier à poser le vélo dans le parc et le temps de l'attacher, je mettrai l'antivol à chaque arrêt, je me retrouve tout seul
Où c'est ty qui sont passés?
Je vais voir au bar et au "restau" mais il n'y a personne.
Je ressors et il n'y a personne.
Je retourne à l'intérieur et il n'y a personne (à part plein de monde mais pas les bons)
Bon ben tant pis je vais manger et je devrais bien les voir arriver à un moment.
Au menu de ce soir, ou de ce matin car on vient de passer minuit, soupe et pâtes à la bolognaise et je vais s'attabler.
Certains commencent déjà à récupérer
A un moment je vois passer Florian et je lui dis que je suis ici. Il va rejoindre les autres pour les prévénir mais je ne verrai personne arriver et une fois le plateau vidé je vais repartir.
Je fais le plein des bidons qui s'étaient de nouveau évaporés, et je m'équipe des jambières et des manchettes pour la nuit afin de garder les genous bien au chaud.
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