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Le blog de Bruno

Encore une nuit dehors

10 Décembre 2014 , Rédigé par Bruno Publié dans #course à pied

 

Pour changer des comptes rendus de sorties de 200km ou plus si affinités aujourd’hui je vais vous relater une sortie nocturne de seulement 44km.

Comme une telle distance ne s’improvise pas la préparation a été minutieuse les mois précédents que cela soit sur l’entrainement, le régime alimentaire et l’hydratation.

 

Comme je suis quelqu’un de très prévoyant et de parfaitement organisé la semaine précédente je pense à ma checklist des choses à ne rien oublier et au fur et à mesure de la semaine je remplis le camelback avec toutes les choses nécessaires. Couverture de survie, bonnet, gants, barres énergétiques, gels, frontale avec des piles neuves, autre jeu de pile en cas de panne d’électricité durant la nuit.

Je trouve cette méthode assez simple de rassembler toutes les choses au même endroit car si on fait cela au dernier moment on est quasi sur d’oublier un des trucs et comme tous les trucs de la checklist sont importants cela serait ballot d’en oublier la moitié.

Le lecteur attentif aura quand même remarqué que je n’ai pas mis dans le camelback les vêtements et les chaussures mais la raison est simple. Cela ne rentre pas dedans.

Mais pour ne pas les oublier, car c’est aussi dans les choses indispensables, tout cela est devant la porte d’entrée. Certes cela me gène à ouvrir la porte mais cela m’y fait penser car quand on a peu de place en mémoire pour ce genre de choses on met en place les outils nécessaires.


La veille je sors le sac qui me servira pour le transport et je le charge avec les paquets que je trouve devant ma porte.

Et c’est parti samedi matin pour 2 heures de TGV un peu pénibles. Je suis juste à côté d’une famille avec le papa, la maman et les 3 enfants qui vont jouer à différents jeux pendant ce temps. Il va y avoir un cri à peu près toutes les minutes (toutes les 2 minutes dans les moments calmes) et lorsqu’ils vont se mettre à jouer au ni oui ni non tout le wagon va en profiter.


Une fois arrivé petit intermède à la gare de Lyon, que je n'avais pas vue au départ car partant de Massy,  avant de prendre un autre train pour me rendre chez Nainvert qui a la gentillesse de me recevoir. Je passe l’apéro le repas le café et de quoi le pousser et dans l’après midi on va commencer à préparer nos affaires. Dans le paquetage il y a pas mal de trucs dont une puce à attacher au sac que nous aurons sur le dos. On ne sait pas trop à quoi sert cette puce compte tenu qu’il y en a déjà deux sur le dossard.

Je vais donc chercher mon sac et je commence à fouiller dedans pour y récupérer le camelback. Après quelques instants de recherche il va bien falloir se rendre à l’évidence.

Il est resté devant ma porte d’entrée pour me gêner au retour quand je voudrais ouvrir la porte.

 

Il va donc falloir que j’améliore la méthode de préparation car si c’est une bonne idée de remplir au fur et à mesure le camelback avec les choses nécessaires j’ai oublié un point important qui consistait à emmener le camelback.

Je demande donc à Nainvert s’il n’en a pas un en rab mais celui qu’il a en rab est à son boulot pour l’entrainement du midi.


Il me suggère donc de demander à Cricri qui doit faire le taxi pour emmener le nain à St Etienne et je commande ainsi un camelback avec une couverture de survie à l’intérieur. J’aurai donc un sac et une couverture de survie au cas zou.

Pour la frontale Nainvert a son ancien modèle en rab et cela fera donc l’affaire. Il me préviendra qu’elle n’est pas trop puissante mais vu les circonstances je ne vais pas faire de réclamations sur le matériel.

Sur ce coup là je m’en sors bien avec l’aide des copains du forum car si j’avais été seul à 500km de mon camelback et de son contenu j’aurai été bon pour acheter une nouvelle frontale dans le meilleur des cas et dans le pire de tout annuler car même en venant de la ville lumière et dans la nuit de la fête des lumières l’éclairage est impératif sur cette petite ballade.

 

La logistique étant réglée et le plein du ventre fait il n’y a plus qu’à partir direction Lyon pour garer la voiture avant de nous séparer. Le nain fait le parcours complet de 75km en partant de St Etienne alors que je ne me contente que de 44km. On avait pris de la marge mais il en fallait car pour trouver une place aux alentours de Gerland ce n’est vraiment pas pratique. On y arrivera tout de même et on rejoindra Cricri qui nous attend pour emmener Nainvert à St Etienne et pour me remettre mon paquetage. Encore un merci

 

Ensuite direction la navette de l’organisation pour me rendre sur le lieu de départ à St Catherine où il crachinera un peu en y arrivant. Tout le monde se réfugie donc dans les tentes et j’en profite pour remplir le camelback. La poche à eau n’est pas du même modèle que le mien et sur le coup je ne comprends pas de suite le système de fermeture donc je laisse la poche ouverte. Mais comme j’ai prévu de porter le camelback dans mon dos en restant sur mes pieds sans faire de saut périlleux ce n’est pas grave que la poche reste ouverte.


Direction le sas de départ et attente jusqu’à 23h. Le speaker annonçant les temps des vainqueurs de l’édition précédente, 3h30 pour le premier homme et 4h00 pour la première femme, je revois mes objectifs de temps à la baisse.


Cette fois c’est parti et 150m après le départ chute à côté de moi et ensuite j’entend plein de commentaires du style « Il est complètement fou ce mec ». Je n’ai pas bien vu ce qu’il s’est passé mais j’entendrais juste après que le fameux mec aurait mis un coup de boule à une participante.

 

Départ tranquillou sur le bitume avant de prendre le premier chemin et la première côte après environ 1km. Lorsqu’on passera devant le panneau arrivée à 40km, donc après 4km, j’aurai mis près de 40min si je me rappelle bien au moment où j’écris ces lignes. Après la première grosse cote, qui passera bien, je vais avoir du mal à relancer car à force de marcher le buste en avant j’ai du mal à me remettre droit sans avoir mal au dos.

Le serpent lumineux s’avance dans la nuit

http://img.over-blog.com/500x374/3/92/79/44/05122010154.jpg

et on en profite pour faire de la thalasso car les bains de boues sont compris dans les prestations. Je nettoie cependant les chaussures de temps en temps en mettant les pieds dans des flaques d’eau.

Premier ravito après 10 km et après l’échauffement les sensations ne sont pas terribles. Sur les derniers entrainements j’avais déjà senti cela comme si j’arrivais en fin de cycle de forme et cela semble se confirmer. Mais je n’ai pas le choix et je ferais avec la forme du moment.

Un peu plus loin, à moins que cela ne soit avant mais je sais plus trop quand, alors que je suis sur une portion toute plate sans obstacles sur la route je dois butter sur un brin d’herbe plus haut que les autres et paf la feignasse qui s’étale à plat ventre. Le temps de comprendre ce qui se passe et je suis à deux doigts de prendre une douche avec une bonne partie de la réserve d’eau qui s’échappe du camelback. Rien de grave et je repars en faisant attention où je met les pieds. En fait je fais très attention où je met les pieds car comme Nainvert me l’avait annoncé la frontale n’est pas très puissante donc en descente je fais hyper gaffe pour ne pas y laisser une cheville.


Vers le 15eme km gros coup de moins bien et je m’aperçois que je suis quasiment naze. Normalement cela aurait du aller sur les 15 premiers kms qui sont dans ma zone de confort compte tenu de mon entrainement et de mon historique en course à pied.

Mais après tout c'est comme en vélo. ce n'est pas parce que je suis cuit après 15km que je ne vais pas pouvoir en faire 44 et je n'avais pas prévu du tourisme pour cette nuit.

Dès que j’essaye de relancer j’ai un point de coté qui arrive donc je leve le pied. Au fur et à mesure je vais m’apercevoir que cela arrive surtout en descente sur bitume c'est-à-dire où normalement je devrais accélérer pour reprendre du temps. Sur le plat cela va bien et en montée je pete la forme en remontant plein de monde et en récupérant.


J’arrive à Soucieux à mi parcours et je profite du ravito pour reprendre des forces. J’ai senti un début d’hypoglycémie un peu avant et j’ai pensé aux barres énergétiques et gels restés devant ma porte d’entrée.

Je refais le plein du camelback et cette fois ci je comprends le système de fermeture. Maintenant que c’est fermé correctement si l’envie m’en prend je peux tenter les sauts périlleux.

Pour les 20 derniers kms je suis en terrain connu car l’an dernier j’étais le 4eme relayeur sur cette portion. J’avais mis un peu plus de 2h et comme il est à peu près 1h45 je me dis que cela va faire une arrivée vers 4h30 car j’ai déjà 20km dans les jambes et plus de jambes. Je vais gérer tout le temps et finalement l’état ne va pas empirer et je ne serai pas plus naze à l’arrivée qu’après 15km.

Et comme en regardant autour de moi tout le monde est quasiment dans le même état, car les groupes ne niveau se sont formés, cela rassure un peu. Sur les premiers faux plat de cette portion tout le monde commence en trottinant et quasiment au même endroit tout le monde se met à marcher en s’apercevant que cela va aussi vite voire aussi lentement. Et ensuite on marchera tous dès le début des faux plat.

A un moment alors que je suis le troupeau je vois une frontale en face de moi. Sur le coup je ne suis pas surpris car il y a souvent des gars qui se retournent mais cette fois ils sont plusieurs Et en arrivant à leur hauteur il y en a de plus en plus. En fait on n'est plus sur le parcours donc on fait tous 1/2 tour à la recherche de la flèche manquée. Je devrais faire 500m de plus (2*250) en ayant suivi bêtement le troupeau comme tout le monde.

 

On se rapproche de lyon la bas au fond

http://www.saintelyon.com/wp-content/uploads/2013/07/2013-%C2%A9Gilles-Reboisson-0551-960x456.jpg

Dernière difficulté avec la cote de beaunant, un petit mur à plus de 15% que j’aimerai bien faire en vélo.

Petite parenthèse touristique sur l'aqueduc que nous longeons depuis un moment. Ils étaient bien avancés ces romains cf

Et au sommet je crois que le plus dur est derrière moi. Mais le parcours a changé cette année et on redescend dans un bois pour se retrouver au pied d’une nouvelle saloperie du même genre avant de se retrouver à la même altitude qu’avant le crochet en fond de vallée. Même pas mal et j'ai d'ailleurs bien aimé cette nouvelle côte comme toutes les autres

Maintenant il n’y a plus qu’à rentrer et je vais même pouvoir accélérer dans les derniers kms.

Passage sur la ligne à 5h06 donc 6h06 au total. L’objectif est donc atteint car j’ai franchi la ligne et le temps est secondaire.

ph3ph1ph2ph5ph4ph6

Les premiers de la saintelyon arriveront 10min après mais je ne les verrai pas se disputer le sprint car je suis déjà parti récupérer mon sac et direction la douche. Je n’ai pas eu froid de la nuit mais dès que l’on s’arrête ces sensations arrivent.

Après la douche direction les gradins où je m’assoie dans les loges en cherchant une position confortable pour dormir. Malgré plein d’essais je ne trouverai pas la position confortable et je ne vais finalement pas trouver le sommeil.

Alors que je n’attend pas Nainvert avant 11h il va m’envoyer un sms vers 9h30 pour me signaler qu’il arrive mais en bus. Une douleur aux adducteurs l’a rattrapé et ayant été déjà 2 fois finisher il n’a pas voulu prendre de risque en voulant à tout prix finir.

 

 

Un grand merci à l'organisation et à tous les bénévoles passant aussi la nuit dehors dans le froid pour eux pendant qu'on s'amuse et qu'on se réchauffe en courant.

 

C’est donc terminé pour la saison de course à pied et je vais maintenant reprendre un peu plus sérieusement le vélo. En plus c’est moins fatiguant de faire 600km ou plus sur 2 roues que de courir toute une nuit. Le pire ce sont les 2eme et 3eme jour après où la démarche n’était pas vraiment fluide et je ne parlerai pas des descentes d’escaliers. D’ailleurs si je recommence l’année prochaine il va falloir que je déménage car descendre du 4eme sans ascenseur c’est vachement compliqué.

 

 

Temps de passage

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J
<br /> Bravo à tous les deux (Bruno et Nainvert) pour un truc de dingue.<br /> <br /> <br /> J'ai l'un de mes collègues de bureau qui est bénévole sur un ravitaillement tous les ans, mais je ne sais pas lequel. Il prend un jour de congés le lundi pour se recaler.<br /> <br /> <br /> Pour ne pas oublier le Camelback, je ne vois d'autre solution que de mettre tout  dans le grand sac de voyage, même en vrac.<br />
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B
<br /> <br /> Tu  m'as fait penser à rajouter un merci aux bénévoles sans qui aucune épreuve ne pourrait exister.<br /> <br /> <br /> Pour le camelback je ne comprend vraiment pas car il était au même endroit que les sacs de vetements et de chaussures. A mon avis il a du s'échapper du grand sac à un moment <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> on comprend bien aussi en lisant ton article que même par une froide nuit d'hiver les gens quittent coûte que coûte cette ville de la Loire pour venir à Lyon<br />
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C
<br /> j'ai juste oublié de dire BRAVO ma feignasse car comme tu dis... C'est plus facile de se taper un 600 bornes que la saintélyon <br />
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B
<br /> <br /> Au moins après un 600 je suis en forme le lendemain pour pouvoir recommencer alors que là ...<br /> <br /> <br /> Merci pour le camelback<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> la saintélyon, qu'elle soit express ou pas c'est vraiment un truc... Un truc qu'on aime, car comme dans nos balade à vélo, c'est de nuit et avec des sensations sympa... En plus des fois c'est<br /> raconter avec autant d'humour que le gars qui raconte l'histoire du caillou en balade :D<br />
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B
<br /> <br /> C'est vrai que depuisque je me suis mis à passer des nuits dehors je ne regrette vraiment pas.<br /> <br /> <br /> Lyon serait presque joli en y arrivant de nuit depuis les hauteurs <br /> <br /> <br /> <br />